Difficile d'obtenir une confirmation des proches de Jean-Luc Godard après l'annonce de la disparition du cinéaste franco-suisse, mardi 13 septembre. Selon le journal Libération, qui cite ces derniers, le réalisateur est décédé à l'âge de 91 ans.

Seuls nos confrères de Libération ont annoncé le décès du cinéaste franco-suisse, mardi 13 septembre, citant les proches de Jean-Luc Godard. Le réalisateur franco-suisse est mort à l'âge de 91 ans, laissant derrière lui une série de chefs-d'œuvre.

Co-fondateur de la Nouvelle Vague, sa manière de se renouveler était unique dotée d'un langage cinématographique exceptionnel comme dans "A bout de souffle", "Pierrot le fou", "Le Mépris", "Détective", "La Chinoise". A chaque fois, Jean-Luc Godard soignait, sublimait ses réalisations.

Sa rencontre avec Truffaut

Né en 1930, à Paris, d'une famille franco-suisse, il grandit entre les deux pays dans un contexte de deuxième guerre mondiale entre 1939 et 1945. Etudiant à la Sorbonne, il obtient une maîtrise en ethnologie, et rêve peut-être déjà d'être un artiste.

Il aimait notamment passer son temps au cinéma, tout en jouant de sa plume pour "Les Cahiers du cinéma" et "La Gazette du cinéma". C'est là qu'il y rencontre François Truffaut et Claude Chabrol. Jean-Luc Godard restera d'ailleurs un ami proche de Truffaut jusqu'à la mort du cinéaste français en 1984.

Sa carrière derrière la caméra commence en 1954, quand il réalise son premier film en forme de court-métrage, "Opération béton", un documentaire sur la construction d'un barrage. Cinq ans plus tard, en 1959, son premier long s'intitule "A bout de souffle".

Rapidement, la critique s'enflamme et le succès est au rendez-vous pour les trois cinéastes à l'origine d'un mouvement baptisé "la Nouvelle Vague". Jean-Luc Godard casse les codes, expérimente et invente un langage cinématographique révolutionnaire.

La logique contestataire de 1968

La caméra profite aussi d'une nouvelle manière de capter les images, avec des prises de vues émouvantes, déroutantes, comme dans "Pierrot le Fou" en 1965, ou un peu avant en 1963 dans "Le Mépris" un chef d'œuvre réunissant à l'affiche Brigitte Bardot et Michel Piccoli.

Plus tard, en 1967, Jean-Luc Godard réalise "La Chinoise", avec Anne Wiazemsky, sa femme de l'époque, avant d'entrer dans une logique contestataire à l'occasion des évènements de mai 1968. Son combat contre le système devient ainsi un sujet incontournable dans ses films.

Entre Jean-Paul Belmondo, Jacques Dutronc, Isabelle Huppert et Nathalie Baye, notamment, les années 80 deviendront singulièrement plus populaire, avec l'angoisse de vivre dans une société anxiogène parfaitement décrite dans "Sauve qui peut la vie".

Godard retrouve également Nathalie Baye dans "Détective", avec à l'affiche Johnny Hallyday, et Claude Brasseur. Puis, viendra le 21e siècle, avec notamment le film "Socialisme", en 2010, présenté en marge du Festival de Cannes.

Le plus iconoclaste des cinéastes

Sur la Croisette, en 2014, avec "Adieu au langage", il décroche le Prix du jury, tout comme en 2018 avec "Le livre d'image", également récompensé d'une Palme d'or spéciale. Finalement, toute sa vie, Jean-Luc Godard se sera consacré au cinéma, son expérimentation, sa poésie.

Dans un message sur Twitter, Emmanuel Macron lui a rendu hommage : "Ce fut comme une apparition dans le cinéma français. Puis il en devint un maître. Jean-Luc Godard, le plus iconoclaste des cinéastes de la Nouvelle Vague, avait inventé un art résolument moderne, intensément libre. Nous perdons un trésor national, un regard de génie".