Mercredi 30 juin, après 10 mois de procès devant la cour d'Assises spéciale de Paris, Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité, avec une période de sûreté "incompressible". La décision est extrêmement rare, et la justice française n'avait prononcé un tel verdict qu'à quatre reprises.

Le dernier survivant des commandos du 13 Novembre, Salah Abdeslam, a été condamné mercredi 29 juin à la perpétuité, avec une période de sûreté incompressible. En somme, il devra rester derrière les barreaux au moins pendant 30 ans, avant de pouvoir demander un aménagement de sa peine.

Ses avocats dénoncent notamment "une peine de mort, lente", alors que 19 autres accusés, eux, ont écopé de peines allant de deux ans de prison à la perpétuité.

Par exemple, la cour a condamné à la perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, Mohamed Abrini. Connu comme l'"homme au chapeau" des attaques de Bruxelles, c’est Salah Abdeslam qui l’aurait remplacé à la dernière minute avant les attentats du 13 novembre 2015.

Quant à Adel Haddadi et Muhammad Usman, qui devaient faire partie des commandos du Stade de France, ils ont été condamnés à 18 ans de réclusion assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Pour la cour d'Assises, cet Algérien de 33 ans et ce Pakistanais de 28 ans, étaient déterminés "à poursuivre" leur route et à "rejoindre la cellule en Europe" s’ils n’avaient pas été interpellés avant les attentats du 13 novembre en Autriche.

Les juges ont également lourdement condamné les accusés absents de ce procès hors normes, qui aura duré 148 jours. Ahmed Dahmani, incarcéré en Turquie, soupçonné d'être le logisticien de la cellule jihadiste du 13 novembre, a écopé de 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers.

Tandis que les cinq hauts cadres du groupe Etat islamique, Daesh, présumés morts en Syrie, dont le commanditaire des attentats Oussama Atar, ont été condamnés à la perpétuité incompressible.

Les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 132 morts et plus de 400 blessés.