L'enquête a secoué l'Europe et révélé les activités d'un réseau criminel sophistiqué. Dans une opération sans précédent menée à l'échelle européenne, les forces de l'ordre ont mis un terme à un vaste réseau grâce à l'infiltration et la fermeture d'EncroChat.

6.500 personnes ont été interpellées et jugées dans le monde, soupçonnées ou condamnées pour trafic d’armes, de stupéfiants, blanchiment d’argent ou assassinats, dans le cadre de l’enquête européenne sur la messagerie cryptée EncroChat, ouverte en 2020.

L'enquête a secoué l'Europe et révélé les activités d'un réseau criminel sophistiqué. EncroChat était une application de messagerie sécurisée utilisée principalement par des criminels, pensant que leurs messageries étaient inviolables.

6.500 interpellations

L'enquête, baptisée "Opération Emma" par les autorités, a été menée conjointement par les forces de l'ordre françaises et néerlandaises. Les enquêteurs ont également travaillé en étroite collaboration avec Europol et Eurojust, durant trois ans.

L’affaire remonte à 2019, lorsque le projet Cerberus a été lancé dans le but de comprendre le fonctionnement de cette messagerie. La juridiction interrégionale spécialisée de Lille avait ensuite ouvert une information judiciaire en 2020.

Trois ans après, les autorités européennes ont dévoilé les détails de l’enquête. Au total, plus de 6.500 suspects ont été interpellés, en Europe et dans 123 pays, dont 197 cibles de “grande valeur”, d’après un bilan réalisé par Europol, mardi 27 juin 2023.

7.000 ans de prison

Plus de 7.000 ans de prison ont été prononcés contre les personnes condamnées. Les enquêteurs ont également réalisé des saisies record, dont 739 millions d’euros en liquide, 154 millions d’avoirs criminels, 103 tonnes de cocaïne, et 163 tonnes de cannabis.

923 armes, 40 avions ou encore 271 maisons et propriétés ont été saisies. Mais ces chiffres ne concernent que les affaires qui ne sont plus couvertes par le secret de l’instruction, ils devraient donc encore nettement augmenter jusqu’à la fin de l’enquête.

Au-delà de ces chiffres, les agences Europol et Eurojust assurent que l'opération a notamment permis d'éviter “une centaine d'assassinats ou d’enlèvements”. L'infiltration du réseau a permis d'intercepter 115 millions de “conversations criminelles”.