Mikhaïl Gorbatchev est mort, mardi 30 août, à l'âge de 91 ans, en Russie, selon les informations de l'hôpital clinique central (TSKB), cité par des agences de presse russes. Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique dès 1985, il est connu pour avoir laissé le mur de Berlin tomber, en 1989.

A la fin de la guerre froide, entre 1985 et 1990, Mikhaïl Gorbatchev est accusé par une large majorité des Russes de détruire le statut de grande puissance de la future ex-URSS, avant sa chute brutale, laissant entrer le monde dans une nouvelle ère d'incertitude mais de nouvel espoir de paix.

A l'époque, en 1985, il avait pris la tête du Secrétariat général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique. Confronté à une profonde crise économique, il avait lancé une vaste restructuration en forme de libéralisation baptisée la "perestroïka".

L'objectif de Mikhaïl Gorbatchev, réformer un système vieillissant et permettre à des millions de Soviétiques de découvrir de nouvelles libertés. Mais face aux pénuries, et aux révoltes nationalistes dans un contexte de crise économique et sociale, il avait rapidement été dépassé.

La fin de l'URSS

Même en mettant fin à la campagne militaire soviétique en Afghanistan, et en laissant le mur de Berlin tomber après sa prise de pouvoir au poste de président de l'Union des républiques socialistes soviétiques, sa démission interviendra le 25 décembre 1991, signe clair de la fin de l'URSS.

Un peu plus tôt, en 1986, Mikhaïl Gorbatchev avait tenté de faire passer sous silence la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, Il avait aussi laissé entrer des chars soviétiques en Lituanie, et mené une violente répression contre des manifestants pacifiques en Géorgie.

Selon sa biographie officielle, Mikhaïl Gorbatchev est originaire du Caucase du Nord, de parents kolkhoziens qui s'étaient ralliés au communisme. Adolescent, il avait été envoyé à Moscou pour y faire des études supérieures, puis d'adhérer aux jeunesses communistes, en 1950.

Il avait ensuite gravi les échelons avant de devenir maire de la ville de Stavropol en 1962. Puis, élu au Comité central du parti communiste en 1971, à l'âge de 40 ans, et au poste de Secrétaire du Comité central, huit ans plus tard.

Un hommage appuyé

Prix Nobel de la paix en 1990, vu par les dirigeants occidentaux comme un espoir d'ouverture et de paix durable à l'Est, l'ancien dirigeant a finalement passé les 20 dernières années loin de la politique. Mercredi, le président américain lui a rendu hommage dans un communiqué.

Selon Joe Biden, il était un "leader rare", (...) avec "assez d'"imagination pour voir qu'un autre avenir était possible et le courage de risquer toute sa carrière pour y parvenir. Le résultat fut un monde plus sûr et davantage de liberté pour des millions de personnes".

Emmanuel Macron, lui, affirme qu'il a "ouvert un chemin de liberté", Le président français qui a exprimé ses condoléances, ce mercredi, et salué un "homme de paix" (...). "Son engagement pour la paix en Europe a changé notre histoire commune".