Sa vie a été marquée par la politique et les affaires, mais également par les scandales et controverses. Silvio Berlusconi, l’ancien président du Conseil italien est mort à l’âge de 86 ans, lundi 12 juin 2023. Le monde entier rend hommage à l’homme d’affaires.

Au lendemain de la disparition de Silvio Berlusconi, à l'âge de 86 ans, des suites d’une leucémie, l'Italie a décrété une journée de deuil national mercredi 14 juin 2023. Les funérailles de l’ancien président du Conseil italien à trois reprises se tiendront à Milan.

Les réactions en hommage se sont multipliées lundi, après l’annonce de sa mort. Emmanuel Macron a notamment salué la mémoire “d’une figure majeure de l’Italie contemporaine”. Tandis que la présidente de la Commission européenne s’est dite “attristée”.

Hommage à Il Cavaliere

Le décès de Silvio Berlusconi signe la fin d’une carrière politique vieille de trente ans, marquée notamment par des sorties polémiques, des controverses et des affaires judiciaires. Malgré ça, il restera comme une des figures emblématique de la vie politique italienne.

En réaction, l’Italie est en deuil. Justement, trois jours de deuil national ont été décrétés lundi, jusqu’à mercredi, jour où se tiendront les funérailles à Milan de l’ancien chef de l’Etat. Elles sont organisées dans la cathédrale de la ville, d’après le diocèse, mardi.

Après sa disparition, les hommages se sont multipliés dans le pays et à l’étranger. Malgré les relations tendues entre les deux, la présidente du Conseil Giorgia Meloni salue “un battant” et l’un des hommes “les plus influents de l'histoire du pays”.

Le pape François, lui-même hospitalisé, parle lundi d’un homme avec un “tempérament énergique”. Tandis que le président français Emmanuel Macron salue également la mémoire “d’une figure majeure de l’Italie contemporaine”.

L’éternel amour du pouvoir

D'abord homme d'affaires avant de s'engager en politique, “Il Cavaliere” a notamment fondé le groupe audiovisuel Mediaset, dont il était toujours actionnaire principal, et s’était offert le club mythique de l’AC Milan. Mais ensuite, Silvio Berlusconi a été au cœur de controverses.

Né en septembre 1936 à Milan, il est respecté pour sa longue carrière politique en tant que président du Conseil d'Italie à trois reprises et pour son rôle prédominant dans les médias italiens, notamment en tant que propriétaire du groupe médiatique Mediaset.

Sa carrière dans les médias commence au début des années 1960, avec une entreprise de publicité. Il élargit ensuite ses activités dans l’immobilier, puis crée un conglomérat d’entreprises comprenant médias, services financiers et activités sportives.

Parmi elles, l’AC Milan, club mythique du championnat italien, qu’il aura mené au sommet du football européen. A l’image de Bernard Tapie en France, avec l’OM, Silvio Berlusconi s'est emparé du club lombard pour le transformer en machine à gagner dans les années 90.

Longévité politique

En 1994, Berlusconi fait son entrée en politique en fondant le parti Forza Italia. Lors des élections législatives de la même année, son parti devient le plus influant du pays, et "Il Cavaliere" devient Premier ministre pour la première fois.

Mais en raison de désaccords avec les partenaires de la coalition, son premier mandat a été de courte durée et s’est achevée en 1995. Silvio Berlusconi a été élu à nouveau en 2001. Le deuxième mandat de l’homme d’affaires est marqué par les controverses.

Il est accusé de corruption et de conflits d'intérêts en raison de ses liens avec son empire médiatique. En 2006, Berlusconi échoue aux élections face à Romano Prodi. Son troisième et dernier mandat, à partir de 2008, est lui terni par la crise économique mondiale.

Finalement, les scandales sexuels et financiers ont raison de l’ancien Premier ministre, qui démissionne de son poste en novembre 2011. Il revient en politique en 2013, en tant que député, mais est exclu du Parlement en raison d'une condamnation pour fraude fiscale.

Scandales et controverses

Visé par plusieurs accusations, Silvio Berlusconi a finalement été définitivement condamné à une seule reprise, pour fraude fiscale. Pourtant, l'homme d’affaires a été mêlée dans plusieurs affaires judiciaires, notamment celle dite du “Rubygate”.

Concrètement, il avait été accusé d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec une danseuse marocaine, âgée de seulement 17 ans au moment des faits. Une soirée parmi tant d’autres, d’après le procureur, qui évoque des “orgies” organisées à plusieurs reprises.

D’abord condamné en première instance à sept ans de prison, l’homme d’affaires est finalement acquitté en appel en 2014. Malgré des témoignages accablants de participants, Silvio Berlusconi n'a jamais été condamné dans ces affaires.

En revanche, en 2013, l'ancien chef du gouvernement a été condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale en lien avec son groupe de médias, Mediaset. Également condamné à une peine d'inéligibilité, il est alors déchu de son mandat de sénateur.