Jeudi 30 juin, une large assemblée de dignitaires religieux était convoquée à Kaboul par le régime taliban au pouvoir en Afghanistan depuis 2021. Dans un communiqué, ils demandent notamment "aux pays internationaux, en particulier aux pays islamiques, de reconnaître l'Émirat islamique d'Afghanistan".

Le rassemblement organisé, jeudi 30 juin 2022, par les taliban à Kaboul en Afghanistan, a réuni des milliers de leaders religieux et ethniques. Signe de l'importance de cette réunion, le chef suprême des taliban, Hibatullah Akhundzada est apparu en public.

Son intervention a été retransmise sur la radio d'État. Reclus à Kandahar, il n'avait jamais été filmé ou photographié.

Dans un communiqué, les talibans réclament "aux pays internationaux, en particulier aux pays islamiques, de reconnaître l'Émirat islamique d'Afghanistan, de lever toutes les sanctions, de dégeler les fonds (de la banque centrale) et de soutenir le développement de l'Afghanistan".

En revanche, rien dans ce communiqué sur d'improbables changements dans le fonctionnement du pays, notamment en matière de droits de l'Homme et de respect du droit des femmes. Pas de changement de cap en somme, malgré une déclaration commune en forme de dernière chance.

Une interprétation très rigoriste

Depuis l'arrivée au pouvoir des taliban, en 2021, et de manière plus singulière depuis août dernier, l'Afghanistan sombre peu à peu dans une crise économique aux conséquences désastreuses, dans un contexte de sanctions financières de la communauté internationale pour amener Kaboul à respecter les droits de l'Homme.

Selon le ministre de l'Intérieur des taliban, Sirajuddin Haqqani, "ces questions prendraient du temps". Jeudi, aucune femme n'a d'ailleurs été autorisée à participer à cette assemblée réunissant environ 3000 dignitaires musulmans.

Les Taliban ont estimé que leur présence n'était "pas nécessaire", étant représentées par leurs parents (hommes).

Plus largement, les taliban sont clairement revenus à une interprétation très rigoriste de l'islam à l'image de leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001. Dans les faits, les femmes en Afghanistan sont notamment exclues des emplois publics, et les filles ne peuvent pas accéder aux écoles secondaires.

Le port du voile intégral en Afghanistan reste aussi imposé à toutes les femmes, leur couvrant ainsi le visage dès qu'elles sortent en public.