C'est la fin des vacances pour le gouvernement, et les dossiers brûlants ne manquent pas en cette rentrée 2022. Confrontée à une crise économique et écologique sans précédent, la France est à l’aube d’un bouleversement irréversible, faisant craindre une fin d'année à couteaux tirés.

Habitué à nous vanter le retour imminent des jours heureux, le président Emmanuel Macron s’est plutôt montré pessimiste en prélude du Conseil des ministres, mercredi 24 août 2022, à l'Elysée. Voire même catastrophiste !

“Nous vivons la fin de l’abondance, la fin de l’insouciance”, a déclaré le Chef de l’Etat. Expliquant que l’accès aux matières premières sera à l’avenir de plus en plus compliqué en raison de la situation géopolitique et notamment de la guerre en Ukraine.

Des propos sur lesquels le porte-parole du gouvernement a été contraint de revenir en conférence de presse. “Nous agissons pour l’urgence mais aussi pour l’avenir”, a assuré Olivier Véran. Un brin plus rassurant que le Président puisque selon lui, aucune restriction ne sera imposée par l’Etat.

Place à l’action ?

Toujours est-il qu’il est difficile de trouver de quoi se réjouir sur le plan économique. Avec une inflation galopante, + 6,1% en juillet, selon l’INSEE. Et, contrairement au positivisme affiché lors de la campagne présidentielle, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonce la couleur : “pas d’amélioration sur le front de l’inflation avant début 2023”.

Soulignant, au passage, que les efforts fournis jusqu’ici ont permis à la France d’être parmi les meilleurs d’Europe en matière de hausse des prix. Pas sûr que les Français voient les mêmes effets lors de leur passage à la caisse du supermarché.

Cette rentrée politique est aussi placée sous le signe de l’écologie. Place à l’action. C’est du moins ce que veut montrer le gouvernement après la sécheresse et les catastrophes climatiques de l’été. Dès mardi soir lors d’un dîner de travail, à l'Elysée.

Le risque d'une crise sociale

Emmanuel Macron et sa Première ministre Elisabeth Borne ont fixé des objectifs de “sobriété énergétique” et de “planification écologique”. Si le gouvernement donne le sentiment de vouloir agir, les vrais débats avec l’opposition sur ces sujets fondamentaux n’auront pas lieu tout de suite.

La rentrée parlementaire n’étant fixée qu’au lundi 3 octobre prochain. D'ici là, le gouvernement français ne pourra présenter aucun projet ou texte de loi aux députés avant plus d’un mois, laissant notamment planer le risque d'une crise sociale majeure dès la rentrée.