Crédit photo : NP/Newestpost/MaxPPP/IP3 Press/Vincent Isore - Image des conséquences de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, à Paris, le 18 mars 2023
Bloquer les JO de Paris en 2024 : l'arme fatale des syndicats ?
Alors que l'Assemblée nationale a adopté, mardi 28 mars 2023, le projet de loi "Jeux olympiques et paralympiques", notamment sur le volet sécurité, la tension sociale et économique en France fait craindre des perturbations dans l'organisation des JO à Paris, à partir du 26 juillet 2024.
Le Brésil avait connu des mouvements de contestation massifs à l'occasion du Mondial de football en 2014, puis des JO de Rio deux ans plus tard en 2016. A l'époque, les manifestants dénonçaient des dépenses inutiles dans un pays plongé en pleine crise.
Dans le contexte actuel en France, l'organisation des JO de Paris en 2024 pourrait ainsi faire l'objet de blocages tous azimuts par les syndicats, notamment via des grèves, des manifestations et d'opérations coup de poing dans la capitale.
C'est d'autant plus probable face à la grogne qui n'en finit pas contre la réforme des retraites, avec parallèlement le risque de violences et de débordements comme lors de la finale de la Ligue des Champions en mai 2022, au Stade de France, à St Denis (93).
Il faut dire qu'accueillir les JO n'est pas qu'une affaire de sport ou d'argent, c'est aussi une question d'image pour la France. En votant, mardi, le projet de loi "Jeux olympiques et paralympiques", le gouvernement espère ainsi faire de l'événement un succès planétaire.
Pour le moment, les syndicats n'ont pas brandi l'arme fatale d'un mouvement de grève à l'occasion des JO de Paris en 2024, mais selon toute vraisemblance si la grogne ne retombe pas et si l'exécutif n'assouplit pas sa communication, on peut craindre le pire.
Une vidéosurveillance "intelligente"
Difficile d'imaginer Paris 2024 jonchée de détritus, avec des rames de trains, métros et RER à l'arrêt, ou des aéroports en grève. Pourtant, l'exemple de la mobilisation actuelle est flagrant et le gouvernement serait bien inspiré d'en tenir compte.
Dans les faits, l'exécutif doit ainsi rapidement mettre fin aux tensions sociales et économiques dans l'hexagone, avant d'entrer dans une fenêtre de tir où toute contestation pourrait exaspérer les autorités et entretenir un climat d'insurrection.
En somme, à l'image du mouvement des Gilets jaunes, entre 2018 et 2019, le gouvernement français n'a pas intérêt à ce que la grogne s'installe dans le temps, alors que les JO de Paris doivent commencer le 26 juillet 2024 dans la capitale.
Justement, s'agissant de la sécurité, une vidéosurveillance dite "intelligente" est en cours d'expérimentation. Elle concernera les gros rassemblements des Jeux. La France la testera notamment lors de la Coupe du monde de rugby dès septembre.