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Crédit photo : NP/Newestpost/MaxPPP/Necati Savas/EPA - Image de Recep Tayyip Erdogan, à Ankara, le 30 avril 2023

Actualité / International

Élection présidentielle en Turquie : vers une défaite d’Erdogan ?

En Turquie, les citoyens votent pour élire le nouveau président, dimanche 14 mai 2023. Au pouvoir depuis 20 ans, le règne de Recep Tayyip Erdogan est menacé par son concurrent Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d’une coalition de plusieurs partis d’opposition.

Président de la Turquie depuis 9 ans et à la tête du pays depuis 20 ans, Recep Tayyip Erdogan n’est pas assuré de la victoire lors de l’élection présidentielle, dimanche 14 mai 2023. Le vote des jeunes et la crise économique expliquent notamment cette incertitude.


L’homme de 69 ans est même donné perdant d’après les derniers sondages d’opinion. Le candidat Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d’une coalition de six partis d’opposition, est donné vainqueur à 50% dès le premier tour, d’après le site Politico.


Erdogan menacé


De son côté, Recep Tayyip Erdogan se voit crédité de 46% des voix, toujours selon Politico. Même si l’actuel président turc est menacé, le scrutin du premier tour devrait être serré. Si personne n’est élu dimanche, un second tour sera organisé le 28 mai prochain.


Dans le même temps, les électeurs sont appelés à voter pour les législatives, à un tour. Elles désigneront au scrutin proportionnel les 600 députés qui siégeront pour cinq ans. Pour avoir des élus, les partis doivent obligatoirement obtenir au moins 7 % des suffrages.


Recep Tayyip Erdogan enchaîne les mandats depuis 2003, d'abord en tant que Premier ministre, puis comme président depuis 2014. Le conservateur nationaliste et islamiste est à la tête du Parti d’extrême droite de la justice et du développement (AKP).


Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en 2003, presque tous les partis d’opposition sont unis pour faire tomber l’actuel chef de l’Etat. Cette coalition réunit à la fois des conservateurs nationalistes et des libéraux pro-européens.


Dérive autoritaire


A ses débuts, il promettait un Etat plus démocratique, mais au fil des ans, le président a opéré une dérive autoritaire, notamment contre le peuple kurde. Il a également réduit les droits des femmes et répondu par la violence aux mouvements contestataires.


En revanche, il a permis à la Turquie de devenir un pays puissant sur la scène internationale, et notamment avec la guerre en Ukraine. Son rôle de médiateur entre Moscou et Kiev pourrait faire pencher la balance en sa faveur lors de cette élection présidentielle.


Mais la crise économique a clairement contribué à diminuer la côte de popularité du président. La population turque est durement frappée par l'inflation, avec des prix qui ont augmenté de 50% sur un an, en mars, après avoir atteint 85% en octobre 2022.


Erdogan est également fragilisé depuis la série de séismes en février dernier. La catastrophe naturelle a provoqué la mort de 50.000 personnes. Le chef de l’Etat, accusé d’avoir réagi trop tard pour aider les zones sinistrées, a été contraint de s’excuser.


Opposition unie


Recep Tayyip Erdogan est opposé au social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, président du Parti républicain du peuple (CHP). A l’inverse du chef de l’Etat, il promet un virage démocratique en cas de victoire, et de mettre fin aux “disputes confessionnelles” du pays.


En revanche, pas d’annonce concernant le traitement de la population kurde. Le candidat de gauche a toutefois promis la libération de Selahattin Demirtas, chef du Parti démocratique des peuples, emprisonné en 2016 pour "propagande terroriste".


Kemal Kiliçdaroglu souhaite entièrement réformer le système politique du pays pour “restaurer la démocratie”. Il promet ainsi de retourner à un régime parlementaire, avec un Premier ministre élu par le Parlement, après 5 ans sous régime présidentiel.


L’homme de 74 ans devrait également renouer le dialogue avec l’Union européenne, en cas de victoire. La relation a été mise à mal par l’actuel président Erdogan, après le rejet de l’adhésion de la Turquie dans l’UE. Les négociations n’avancent pas depuis 20 ans.


Publié le 13/05/2023 à 08:54, Samuel Coiffard

Publié le

13/05/2023 à 08:54

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Journaliste

Samuel Coiffard

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