Newestpress Newestpost Studio News Studio Live

Mon compte

Newsletters

Crédit photo : NP/Newestpost/MaxPPP - Image d'archives du président français Emmanuel Macron

Actualité / International / Éditorial

Emmanuel Macron : 5 ans d'imbroglio entre Paris et Alger

Emmanuel Macron se rend en Algérie, du 25 au 27 août 2022. Le président français a prévu de se rendre à Alger, la capitale, puis à Oran, pour une visite de trois jours. Selon l'Elysée, il s'agit notamment d'apaiser les tensions entre les deux pays, après plusieurs mois de crise et cinq années d'incompréhension.

Le déplacement d'Emmanuel Macron en Algérie, du 25 au 27 août, doit contribuer, entre autres, "à approfondir les relations bilatérales" entre la France et l'Algérie, selon la présidence de la République. Le chef de l'Etat français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont évoqué cette visite de trois jours lors d'un entretien téléphonique, samedi.


La dernière visite en Algérie d'un chef d'Etat français date de décembre 2017, quelques mois après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. Paris et Alger espèrent ainsi tourner la page après une série de malentendus et parfois de graves tensions.


A l'époque, le président français avait notamment créé la polémique en qualifiant la colonisation de "crime contre l'humanité". Tandis qu'en octobre 2021, l'Algérie avait rappelé son ambassadeur suite à des propos d'Emmanuel Macron sur le système "politico-militaire" algérien et la nation algérienne.


60 ans après l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet 1962, le pays continue d'affronter des défis titanesques, marqués par 132 années d'occupation française et de ségrégation, puis de rapports plus ou moins "cordiaux", parfois polémiques, toujours avec une certaine hypocrisie.


Dans un contexte de guerre en Ukraine, au sortir de la crise du Covid-19, et face à une inflation qui touche la plupart des pays à travers la planète, le gaz, le pétrole, et l'or algérien sont plus que jamais au cœur des échanges bilatéraux entre la France et l'Algérie.


Un pays riche en ressources


La proximité avec le Niger et ses gisements d'uranium sont aussi une source d'intérêts communs essentiels, tandis que les soldats français de l'opération Barkhane ont quitté le Mali, la semaine dernière, alors que le pays est en proie à une instabilité politique qui inquiète sérieusement Paris, Alger et la communauté internationale.


Historiquement, l'Algérie est un pays riche en ressources naturelles et la France l'a compris depuis bien longtemps. Sur ce point, la diplomatie a joué un rôle fondamental depuis 60 ans. Charles De Gaulle, Georges Pompidou, Valérie Giscard d'Estaing, François Mitterrand, et plus récemment Jacques Chirac et François Hollande, tous ont su manier à la fois la carotte et le bâton - à l'"Algérienne" paradoxalement.


Nicolas Sarkozy, lui, n'a jamais réellement trouver les mots face à une grande partie des algériens qui n'a pas été séduite par l'ancien président français. Ses invectives à l'égard des citoyens d'origines étrangères, ses discours sur l'islam, les musulmans, et ses amalgames répétés contre les immigrés ont eu raison de cette entente cordiale plus que fragilisée entre 2007 et 2012.


Que la France le veuille ou pas, qu'ils soient arabes et/ou berbères, les Algériens sont majoritairement musulmans, profondément ancrés dans leur religion. La proportion d'athées n'est pas négligeable, mais elle ne concerne que certains milieux sociaux progressistes, intellectuels, aisés et occidentalisés.


Ainsi, après la vague terroriste des années 90, dès lors que s'éteint la génération du FLN, la plupart des scrutins dans le pays se jouent sous la menace oppressante de l'arrivée au pouvoir des radicaux islamistes, précédée ou non d'une révolution populaire dont les conséquences ne sont jamais prévisibles.


Diviser pour mieux régner


Après le départ fracassant de l'ancien président Algérien, Abdelaziz Bouteflika, en 2017, poussé vers la sortie par un mouvement populaire inédit, le pays reste dans l'impasse, muselé par une "troïka" - armée, services secrets, et présidence - qui ne laisse que trop peu de place aux contre-pouvoirs du parlement algérien ou de la presse.


Le pays est semble-t-il sous le contrôle de l'armée, même s'il est toujours difficile de savoir qui soutient réellement qui. Une chose est sûre, pour ce pouvoir en place, indéboulonnable, il est hors de question de laisser des partis islamistes s'emparer des commandes de l'exécutif.


Pour ça, tous les moyens sont bons, museler, censurer, faire taire, voire manipuler les résultats des scrutins, et emprisonner les opposants au régime, dont des journalistes, pour favoriser les divisions dans le paysage politique et social algérien. En 60 ans d'indépendance, rien n'a réellement changé sur ce point, et la répression est quotidienne.


Les Algériens, eux, sont comme blasés mais pas nécessairement abattus. Chaque jour, ils affrontent l'inflation, le chômage massif des jeunes, une pauvreté endémique, notamment face à une administration algérienne trop lourde, et un système d'accès à l'éducation qui plombe les ambitions d'une jeunesse algérienne qui bouillonne.

Emmanuel Macron


Publié le 22/08/2022 à 08:17, Ralph Bechani

Publié le

22/08/2022 à 08:17

Mis à jour le

19/02/2023 à 20:05

Par

Newestpost

Journaliste

Ralph Bechani

Article suivant

Partager

Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn Partager par mail

Sélectionnés pour vous