L'affaire des 43 étudiants tués et brûlés, en 2014, au sud du Mexique, a connu un rebondissement, vendredi 19 août 2022, au lendemain de la publication d'un rapport d'une commission officielle chargée de faire la lumière sur le drame.

Au lendemain de la publication d'un rapport officiel accablant, qualifiant l'affaire des 43 étudiants retrouvés morts dans une décharge, en 2014, de "crime d'Etat", la justice mexicaine a ordonné l'arrestation de l'ancien procureur général. Jesus Murillo Karam a été interpellé vendredi à son domicile de Mexico, ainsi que 64 policiers et militaires.

D'autres mandats d'arrêt ont été émis par les autorités judiciaires mexicaines, contre des soldats et des policiers. Selon le parquet, ils sont poursuivis pour "crime organisé, disparition forcée, tortures, homicide et délits contre l'administration de la justice".

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d'étudiants en formation dans l'Etat mexicain de Guerrero, s'était rendu jusqu'à la ville d'Iguala avant de prendre un bus à Mexico pour participer à une manifestation.

Des preuves falsifiées ?

Le voyage a tourné au cauchemar, et 43 étudiants avaient été arrêtés par la police locale connue pour avoir des liens avec un groupe criminel appelé "Guerreros Unidos". Ils ont ensuite été tués par balle et brûlés dans une décharge, sans raison apparente.

Jeudi, un rapport d'une commission mise en place par le président du Mexique, Manuel Lopez Obrador, a démontré que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans ce crime, qui avait choqué les Mexicains et d'autres pays.

Dans la première enquête dirigée par l'ex-procureur général, Jesus Murillo Karam, les militaires avaient été mis hors de cause, provoquant la colère des familles des victimes. Des militaires mexicains soupçonnés d'avoir falsifié des preuves retrouvées dans la décharge où ont été brûlés les corps des 43 étudiants.