Crédit photo : NP/Newestpost/MaxPPP/Byambasuren Byamba-Ochir/EPA - Image d’Emmanuel Macron et Ukhnaagiin Khurelsukh, à Oulan-Bator, le 21 mai 2023
France/Mongolie : la souveraineté énergétique, mais à quel prix ?
Une visite historique pour un président français. Après le sommet du G7 au Japon, Emmanuel Macron a fait escale quelques heures en Mongolie, dimanche 21 mai 2023. Il était notamment question d’un partenariat énergétique entre les deux pays.
Après le sommet du G7 à Hiroshima au Japon, Emmanuel Macron s’est rendu quelques heures en Mongolie, dimanche 21 mai 2023. Jamais un président français en activité n’avait fait le déplacement dans ce pays enclavé entre la Chine et la Russie.
Il était question notamment de la guerre en Ukraine, mais aussi d’un partenariat énergétique entre les deux pays. Le président français est venu soutenir un projet d'extraction d'uranium, pour assurer “la souveraineté énergétique” de la France.
Souveraineté énergétique
Cette visite intervient alors que le groupe nucléaire français Orano, déjà implanté en Mongolie, est candidat à un projet d'extraction d'uranium. “Le partenariat permettra d'extraire des métaux critiques extrêmement importants”, d’après Emmanuel Macron.
En échange de l’aval du gouvernement mongol sur ce projet, Paris s'est engagé à faciliter le financement de la transition énergétique de ce pays dépendant à 90% du charbon, notamment à travers des coopérations sur les énergies renouvelables et le nucléaire.
D’après un communiqué de l’Elysée, cette visite répond à la volonté de la Mongolie de “diversifier ses partenariats” et de “réduire ses dépendances” envers ses voisins russe et chinois. Il s’agit aussi de “poursuivre le renforcement des relations” entre les deux pays.
La Mongolie perçoit la France comme un important “troisième voisin”, et la France considère la Mongolie comme un “partenaire privilégié”, toujours selon l’Elysée. Avant d’ajouter que le partenariat est fondé sur les “valeurs communes de démocratie et des droits de l'homme”.
A quel prix ?
La Mongolie est gangrénée par la corruption autour des ressources énergétiques comme le cuivre, le charbon, l’or, et le pétrole. Les militants anti-corruption multiplient ainsi les manifestations depuis décembre dernier, et dénoncent notamment “une mafia du charbon”.
La justice s’est penchée sur des accusations de détournement de milliards d'euros des caisses publiques par une “faction du charbon” composée de députés et cadres d'entreprise, accusés d'avoir profité de leur position afin d'acheminer du charbon en Chine.
La police a notamment enquêté sur le bassin houiller de Tavan Tolgoi, afin de trouver des preuves de détournements présumés et de la corruption d'agents des douanes. L’ancien PDG Gankhuyag Battulga a été arrêté, ainsi que sept autres personnes impliquées.
Depuis cette affaire, plusieurs manifestations anti-corruption ont éclaté. Le mécontentement populaire est d'autant plus fort que les Mongols souffrent déjà d'une forte inflation et d'une économie au ralenti après la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine.