Une semaine après l’intervention militaire éclair de l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, des milliers de réfugiés quittent la région pour rejoindre l’Arménie. Ainsi, un peu plus de la moitié de la population a déjà fui l’enclave, soit environ 65.000 personnes.

L’exode est massif. Les autorités arméniennes ont annoncé qu’un peu plus de 65 000 réfugiés sont arrivés en provenance du Haut-Karabakh, mercredi 27 septembre 2023, soit près de la moitié de la population qui a ainsi déjà fui la région.

Dans les faits, cet exode intervient quelques jours après un accord fragile de cessez-le-feu avec l’armée de l’Azerbaïdjan. La semaine dernière, son offensive militaire a mis fin à l’espoir d'indépendance des séparatistes arméniens, après 30 ans de conflit.

En conséquence, la république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh a annoncé, jeudi 28 septembre 2023, la dissolution “de toutes les institutions gouvernementales et organisations au 1er janvier 2024”, une semaine après l’offensive éclair de l'Azerbaïdjan.

Les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh ont subi en vingt-quatre heures la semaine dernière une défaite militaire qui les a forcés à capituler face à l'Azerbaïdjan, pays dont ils avaient fait sécession à la chute de l'URSS, en 1991.

“Nettoyage ethnique”

De son côté, l’Arménie en appel à l’aide internationale. Le Premier ministre arménien a accusé jeudi l'Azerbaïdjan de “nettoyage ethnique” au Haut-Karabakh, estimant que tous les Arméniens de cette région sécessionniste l'auront quittée dans “les prochains jours”.

Concrètement, le gouvernement azerbaidjanais assure qu’il laisse les séparatistes partir pour l’Arménie, conformément à l’accord de cessez-le-feu conclu le 20 septembre. Mais dans le même temps, les autorités recherchent des suspects de “crimes de guerre”.

L’ancien dirigeant séparatiste du Haut-Karabakh Ruben Vardanian a ainsi été placé en détention provisoire par un tribunal azerbaïdjanais pour financement du terrorisme et d’autres crimes, d’après un communiqué ce jeudi de l’Etat azerbaïdjanais.

En réponse, l’Arménie a saisi la Cour européenne des droits de l’homme pour qu’elle demande où se trouve le dirigeant, en poste depuis novembre 2022, et quel est son état de santé, selon le porte-parole de l’Arménie pour les questions juridiques internationales.