Après la condamnation d’Ousmane Sonko, le principal opposant au président sénégalais, la décision de justice a provoqué des heurts dans tous le pays, jeudi 1er juin 2023. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont provoqué la mort de 9 personnes.

Le Sénégal est en proie au chaos, avec des scènes de violences inouïes qui ont éclaté un peu partout dans le pays, notamment à Dakar, la capitale, jeudi 1er juin 2023. Au moins neuf personnes sont mortes lors d’affrontements entre policiers et manifestants.

Ces violences interviennent après la condamnation de l’opposant au pouvoir Ousmane Sonko. Accusé de viols et condamné à deux ans de prison ferme, sa peine compromet grandement sa candidature à la présidentielle de 2024.

Concrètement, Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme pour “corruption de la jeunesse” par une chambre criminelle de Dakar. Absent lors de son procès, l’homme de 48 ans assure être séquestré chez lui par les forces de l’ordre.

En réaction, des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre ce verdict. Principal opposant au président Macky Sall, Ousmane Sonko devrait être inéligible à la prochaine élection présidentielle, prévue en février 2024.

Le ministre de la justice sénégalais Ismaïla Madior Fall, a déclaré que l’opposant politique pouvait être arrêté “à tout moment”. De son côté, dans un communiqué, le parti d’Ousmane Sonko exige la démission de l’actuel président, pour “haute trahison”.

La coalition Yewwi Askan Wi, créée par l’opposant de 48 ans, est la deuxième force politique du pays depuis les élections législatives 2022. Elle appelle ouvertement le peuple sénégalais à “maintenir la mobilisation” et à “résister intensément”.

Au moins 9 morts

Avant même le verdict, la situation s’est envenimée dans tout le pays avec des scènes de violences et d’affrontements entre forces de l’ordre et opposants au président Fall. Des groupes de jeunes ont notamment affronté à coups de pierre les policiers.

En réaction, ces derniers n’ont pas hésité à utiliser du gaz lacrymogène pour disperser les foules. Dans ce contexte, au moins neuf personnes sont mortes à Dakar et Ziguinchor, d’après le ministère de l’intérieur, dans la nuit de jeudi à vendredi.

De multiples dégradations ont également été signalées. Plusieurs bus de la faculté de médecine, du département d'histoire et de la principale école de journalisme du pays ont aussi été incendiés et des bureaux saccagés.

Les réseaux sociaux étaient également inaccessibles au Sénégal jeudi soir, d'après le service de surveillance Netblocks. Concrètement, les manifestants dénoncent une “condamnation illégale” d’Ousmane Sonko, afin de l’écarter du pouvoir à deux ans de la présidentielle.