La déclaration a fait jaser sur les réseaux sociaux. Richard Ferrand, l’ancien président de l’Assemblée nationale est favorable à un changement de la Constitution sur le cumul des mandats. Mais d’après lui, Emmanuel Macron ne serait pas concerné.

L’ancien président de l’Assemblée nationale a fait un retour polémique, dimanche 18 juin 2023. Évoquant le cumul des mandats, Richard Ferrand s’est dit ouvert à un possible troisième mandat consécutif du président de la République.

Concrètement, dans un entretien au Figaro, il dit regretter “tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire”. Avant d’ajouter que “la limitation du mandat présidentiel dans le temps et le non cumul des mandats limitent le libre choix des citoyens”.

Polémique

En réaction, les réseaux sociaux se sont enflammés, estimant que l’ancien député ouvre la voie à un troisième mandat d’Emmanuel Macron en 2027, grâce à une modification de la Constitution. Les partis d’opposition n’ont pas manqué d’enfoncer le président.

Olivier Faure, le patron des socialistes, a notamment dénoncé un “libéralisme autoritaire”, tandis que Mathilde Panot, la cheffe des députés La France insoumise évoque une “dérive autocratique”. Mais Richard Ferrand a rapidement fait taire les critiques.

Dans un tweet publié lundi 19 juin, l’ancien président de l’Assemblée nationale dénonce un “panurgisme imbécile” des médias. “Consternant de voir s’agiter réseaux sociaux et médias paresseux sur une proposition stupide que je ne fais pas”, ajoute t-il.

Ensuite, dans un entretien à Sud radio, l’homme de 60 ans a affirmé que sa position sur le sujet a toujours été la même, et ne concerne pas exclusivement Emmanuel Macron. D’ailleurs, il assure que “cela n’a aucun sens de changer les règles en cours de match”.

3e mandat consécutif ?

Des explications qui n’ont pas convaincu les membres de l'opposition. D’après le député LFI Bastien Lachaud, sur Twitter, “c'est juste Emmanuel Macron qui envoie un ballon d'essai pour tester l'idée”. Avant de déclarer que l’actuel président est “un homme dangereux”.

Mais, concrètement, difficile d’entrevoir la réélection d’Emmanuel Macron à l’Elysée en 2027. Pour cela, le chef de l’Etat doit modifier la Constitution pour autoriser un 3e mandat présidentiel, et ainsi revenir sur la réforme adoptée en 2008.

Pour changer la Constitution, le président peut recourir à deux moyens, notamment le référendum. Mais après la réforme des retraites, la côte de popularité du chef de l’Etat est tombée au plus bas. Difficile donc de croire que les français accepteront cette proposition.

Emmanuel Macron pourrait également passer par la voie parlementaire. Il devrait alors convaincre trois parlementaires sur cinq, une situation également improbable, sachant que les macronistes n'ont même pas de majorité absolue à l'Assemblée.