Crédit photo : NP/Newestpost/MaxPPP/Cédric Jacquot/L’Est Républicain - Image de Médine, à Toul (Meurthe-et-Moselle), le 2 juin 2023
Médine aux Universités d'été d’EELV : les Verts gâchent la fête
Alors que le réchauffement est au cœur de tous les débats, Médine crée la polémique avant les universités d’été d’EELV, jeudi 24 août 2023. Accusé d’antisémitisme après un tweet sur l’écrivaine Rachel Khan, sa participation provoque le malaise chez les Verts.
Empêtré dans une nouvelle polémique sur fond d’antisémitisme, le rappeur Médine est attendu aux universités d’été du parti Europe Ecologie les Verts (EELV), jeudi 24 août 2023. Mais sa venue a largement été critiquée par l’extrême droite.
Le rappeur, politiquement engagé à gauche, est mis en cause pour ses propos déplacés sur l’écrivaine Rachel Khan, juive et petite-fille de déporté. A la suite d’un tweet qualifiant l’artiste de “déchet”, ce dernier a rétorqué avec le jeu de mot “ResKHANpée”.
S’en est suivi une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, notamment de la part de la droite et de l’extrême droite. En réponse, toujours sur Twitter, le chanteur assure n'avoir fait “aucune allusion à une quelconque origine ou histoire familiale”.
Médine s’est de nouveau justifié, dans un entretien accordé au Parisien. Il admet tout d’abord une “erreur”, tout en assurant qu’il “n'avait pas en tête ses antécédents familiaux”. Avant d’ajouter que “l’antisémitisme est un poison que je combat depuis longtemps”.
Invitation critiquée
Le mal est fait, la venue du rappeur aux universités d’été d’EELV, mais également de la France Insoumise est vivement critiquée, et maladroitement défendue par la Nupes. Certains élus écolos et du PS se désolidarisent même de l’évènement.
Dans un communiqué commun, plusieurs députés du parti présidentiel Renaissance appellent à annuler l’invitation du rappeur, tandis que le ministre des transports Clément Beaune qualifie le jeu de mot “d’abject” et appelle LFI et EELV à “revenir à la raison”.
Ce n’est pas la première fois que le rappeur est accusé d’antisémitisme. Médine semble dans la provocation, à l’image de Dieudonné. Justement, des photos qui circulent sur les réseaux sociaux depuis 2014 montrent le rappeur effectué une “quenelle”.
L’artiste s’était alors défendu, assurant qu’il s’agit d’un geste “antisystème”. Concrètement, dans ses textes, le chanteur s’est toujours opposé à l’antisémitisme, le qualifiant de “cancer, qu'il faut combattre tout comme l'islamophobie”, dans le morceau RER D sorti en 2008.
Acharnement
Depuis des années, l’artiste subit un acharnement médiatique, notamment de la part de l’extrême droite, provoquant parfois l'annulation de plusieurs de ses concerts. Entre antisémitisme, islamisme et homophobie, Médine cumule les accusations infondées.
Digne héritier du “rap conscient”, un style foncièrement dénonciateur, le chanteur signe des textes engagés, provocateurs, dénonçant, souvent avec justesse, les maux de la société. Dans ses musiques, l’artiste affiche son combat en faveur de toutes les minorités.
Médine dénonce notamment l’islamophobie, mais également l’antisémitisme et l’homophobie. Selon lui, dans une interview publiée sur YouTube en 2013, “il ne devrait pas y avoir de discrimination dans le mariage, que tu sois homosexuel ou issu de l'immigration”.
Le rappeur n’a d’ailleurs jamais cultivé l’ambiguïté sur ses positions s’agissant des minorités. A l’instar du rappeur Youssoupha, ses textes sont provocateurs, flirtant à la limite de la liberté d’expression, mais sans jamais la dépasser.