La mission Luna-25 doit permettre à la Russie de réaffirmer sa puissance technologique, qui semble affaiblie dans un contexte de guerre en Ukraine, cinquante ans après le lancement de la dernière sonde lunaire russe, en 1976.

Avec Luna-25, la Russie souhaite revenir au premier plan de la conquête spatiale. La sonde lunaire a été placée avec succès en orbite, mercredi 16 août 2023. Il s’agit de la première sonde lunaire russe lancée depuis 1976, en pleine période de guerre froide.

La sonde tournera autour de la Lune, à 100 kilomètres de sa surface, avant son alunissage prévu lundi prochain au nord du cratère de Boguslawski, sur le pôle Sud lunaire, selon l’agence spatiale russe Roscosmos, dans un communiqué publié mercredi.

C’est justement une grande première dans l’histoire. Jusqu’à présent, les alunissages se faisaient dans la zone équatoriale. D’ailleurs, le vaisseau spatial indien Chandrayaan-3, déjà en orbite lunaire, devrait lui aussi se poser sur le pôle Sud lunaire le 23 août.

Toujours selon l’agence, des photos ont été prises par la sonde lors de son départ vers la lune, dans la nuit du 10 au 11 août. On y voit notamment des éléments de la sonde avec, au loin, la Terre et la Lune. Une fusée Soyouz a été utilisée pour le lancement.

Objectif pour Luna-25, récolter des échantillons et analyser le sol lunaire. Mais, plus globalement, avec cette mission, la Russie souhaite clairement revenir au premier plan de la conquête spatiale, après des années de difficultés dans ce secteur.

Après la chute de l’URSS en 1991, l’agence spatiale russe a connu de nombreux problèmes de financement, accentués plus récemment en raison de la guerre en Ukraine. Roscosmos a également fait l’objet de plusieurs scandales de corruption.

Dans ce contexte, la Russie cherche à réaffirmer son rang de puissance technologique de premier plan, indépendamment des Occidentaux. Après le départ de Moscou de l’ISS, Vladimir Poutine avait notamment annoncé la création d’une station spatiale russe.