C'est Laurent Nuñez qui va succéder à Didier Lallement à la tête de la préfecture de police de Paris. Agé de 58 ans, sa prise de fonction sera finalisée mercredi 20 juillet 2022 lors d'un Conseil des ministres, à l'Elysée.

Actuel coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, ancien directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), puis secrétaire d'État place Beauvau au sein du ministère de l'Intérieur, Laurent Nuñez a aussi été préfet de police des Bouches-du-Rhône (13), et directeur de cabinet du préfet de police de Paris (75).

Diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA), c'est un expert dans son domaine. Même si dès le départ il n'était pas destiné à une telle carrière. D'abord diplômé en droit public et en gestion des collectivités locales, il a été inspecteur des impôts avant d'intégrer l'ENA en 1997.

Un fait, au moins, a marqué la carrière du futur préfet de police de Paris, Lors de l'attaque de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, il était directeur de cabinet du préfet de l'époque, Bernard Boucault. Et, c'est à ce poste stratégique qu'il a singulièrement agi durant plusieurs jours, notamment dans la traque des frères Kouachi.

Les limites d'une doctrine

Son objectif, désormais, connaissant la maison sur le bout des doigts : redorer le blason d'une préfecture de Paris minée par les derniers scandales, dont celui du Stade de France, à St Denis (93), le 28 mai 2022, à l'occasion de la finale de la Ligue des Champions entre Liverpool et le Real Madrid.

Didier Lallement, lui, paye vraisemblablement la gestion calamiteuse de ce fiasco à la tête de la préfecture de Paris, montrant au passage les limites de ses capacités à gérer la sécurité des grandes manifestations. A l'image de ses choix sécuritaires face au mouvement des "gilets jaunes", souvent décriés.

Au-delà des scandales et de ses sorties fracassantes, parfois en roulant des mécaniques, il existe une autre raison, plus officielle. Didier Lallement a atteint, en août 2021, la limite d'âge de 65 ans dans le corps préfectoral, et son mandat avait été prolongé de deux ans grâce à une disposition dérogatoire lui permettant de rester en poste.