Crédit photo : NP/Newestpost/MaxPPP/Frantz Bouton/Nice-Matin - Image de la manifestation contre la réforme des retraites, à Nice, le 7 février 2023
Réforme des retraites : l’ultime baroud d'honneur des syndicats ?
Six mois après le début du mouvement contre la réforme des retraites, les syndicats ont rendez-vous dans la rue, mardi 6 juin 2023, pour la quatorzième journée de contestation. Sécurité maximale autour des 250 actions prévues dans l’hexagone.
Deux mois après la promulgation de la réforme des retraites, les opposants à la loi seront de nouveau dans la rue, mardi 6 juin 2023, pour la quatorzième fois depuis le début du mouvement. Ils réclament toujours l’abandon pur et simple du texte.
Jusqu’à 600.000 personnes vont manifester, selon les autorités. En revanche, le trafic SNCF devrait être assez peu perturbé pour cette journée de mardi. La compagnie prévoit 9 trains sur 10 en circulation au niveau national. Même son de cloche à la RATP.
Sécurité maximale
Concrètement, d’après les autorités, entre 400.000 et 600.000 personnes sont attendus dans les rues, dont 40.000 à 70.000 pour la ville de Paris. Des chiffres élevés mais qui restent loin de ceux de la manifestation record du 7 mars, qui avait mobilisé 1,28 million de personnes.
S’agissant des grèves, le trafic sera très légèrement perturbé sur les rails. La SNCF table sur 9 trains sur 10 en circulation. Dans les airs, 30% des vols sont annulés à Paris-Orly, et près de 20% dans les aéroports de province, notamment à Nantes, Marseille, Nice et Lyon.
A la veille de la quatorzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la mobilisation de 11.000 policiers et gendarmes dans toute la France, pour assurer la sécurité autour des 250 actions prévues.
Des drones de la police pourront aussi être utilisés pour surveiller la manifestation parisienne, selon un arrêté publié ce week-end par la préfecture. Pour le 6 juin, le ministère “anticipe” la présence de “black blocs” au sein des cortèges.
Dernière mobilisation ?
Deux jours avant la mobilisation, le décret portant l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans a été publié au Journal officiel, dimanche. Concrètement, les deux premiers décrets sur les 31 qui composent le texte ont été publiés, avant une mise en application dès juillet.
Pourtant, les syndicats et les différents partis d’opposition essaient encore de contraindre le président a retirer sa réforme des retraites. D’ailleurs, jeudi, l’Assemblée nationale étudie la proposition de loi du groupe Liot, visant à abroger le report de l’âge légal à 64 ans.
Mais la proposition a été vidée de sa substance en commission des Affaires sociales, le 31 mai dernier. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pourrait la déclarer “irrecevable”, mettant ainsi fin immédiatement au débat en séance publique.
En revanche, les opposants à Emmanuel Macron agitent déjà la menace d’une nouvelle motion de censure si la présidente de l’Assemblée empêche le vote de la proposition de loi. Ce serait un “pur scandale démocratique”, d’après la patronne de la CGT, Sophie Binet.
La secrétaire générale du syndicat estime également, dans un entretien au JDD, qu’Emmanuel Macron peut toujours renoncer à la réforme, et que “les suites du mouvement dépendront du niveau de la mobilisation”.