Malgré plusieurs condamnations de la France en raison de la surpopulation carcérale, les prisons continuent de se remplir. Le nombre de prisonniers a dépassé les 74.000, un record, avec une densité carcérale qui atteint les 122% en moyenne dans le pays.

Les prisons sont pleines alors que le nombre de détenus explose, en France, et bat des records. Selon les derniers chiffres du ministère de la Justice, au 1er juillet, il a atteint 74 513 personnes incarcérées contre 73 699 le mois précédent.

Il s’agit du sixième mois de hausse consécutif. Clairement, jamais il n'y a eu autant de monde en prison dans le pays. Conséquence, 16 643 personnes détenues sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles, soit une densité de 122%.

En un an, le nombre de détenus à augmenté de 2500 personnes, tandis que les prisons françaises comptabilisent 814 détenus de plus au 1er juillet comparé aux chiffres du 1er juin. Cette hausse est plus importante que lors des précédents records.

Le taux d’occupation atteint même les 146,3 % dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines. Il dépasse même les 200 % dans huit établissements en France.

Condamnations

Le 6 juillet dernier, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait de nouveau condamné la France pour son inaction contre la surpopulation carcérale. Un constat partagé par plusieurs ONG et institutions internationales de défense des droits de l’homme.

Paris avait déjà été épinglée en 2020 pour la surpopulation de ses prisons. La Cour européenne des droits de l’homme considère “ne voir aucune raison de parvenir à une conclusion différente”, dans son rapport publié au début du mois de juillet.

Concrètement, trois détenus de la prison de Fresnes avaient saisi la Cour en 2018, alors que le taux de surpopulation est de 197% dans ce centre pénitentiaire en banlieue de Paris, selon les chiffres de 2019. La France avait ainsi été condamnée en janvier 2020.

La CEDH avait alors pointé l’existence d’un “problème structurel” et avait appelé les autorités à prendre des mesures concrètes. Mais, depuis, le gouvernement n’a pas réagi. Rien n’a été proposé en deux ans, alors que les prisons continuent de se remplir.