En marge de l’Assemblée générale du groupe TotalEnergies, une centaine de manifestants ont tenté de bloquer l’accès, vendredi 26 mai 2023. Les associations écologistes et certains actionnaires dénoncent la politique climatique du groupe.

Une assemblée générale sous haute tension au siège de TotalEnergies. Des manifestants écologistes ont tenté de bloquer l’accès aux actionnaires, vendredi 26 mai 2023. Une centaine de militants dénoncent la politique climatique du géant pétrolier.

Certains actionnaires ont également exprimé leur désaccord, notamment la banque Edmond de Rothschild. Les manifestants ont finalement été délogés par les forces de l’ordre, qui n’ont pas hésité à utiliser du gaz lacrymogène pour disperser les foules.

Enjeu climatique

Concrètement, les manifestants dénoncent l'empreinte carbone du groupe Total, et son inaction climatique malgré des profits énormes, notamment en 2022. D'autres actions avaient déjà été menées contre les groupes pétrolier BP ou ExxonMobil.

Cette mobilisation intervient seulement quelques jours après l'assemblée générale du groupe Shell, également perturbée par des manifestants. “L’Assemblée générale de Total n’aura pas lieu”, avaient déclaré fin avril plusieurs collectifs et associations écologistes.

Après les tensions entre forces de l'ordre et militants, le groupe Total a d’abord réagi sur Twitter, en appelant “au calme”. Le PDG Patrick Pouyanné a ensuite salué “le courage des 500 actionnaires présents dans la salle”, lors de l’ouverture de l’assemblée générale.

En réponse aux manifestants, il a ensuite assuré que Total est le géant pétrolier qui a investi “le plus pour construire le modèle énergétique de demain basé sur l'électricité”. Avant de souligner “l’accélération de l’investissement pour la décarbonisation”.

Surprofits

Également interrogé par certains actionnaires sceptiques, Patrick Pouyanné a rassuré sur la capacité de TotalEnergies à verdir son activité d'ici 2050, avec une production d'hydrocarbures "divisée par quatre" et environ 50% d'énergie électrique.

En 2023, le groupe prévoit ainsi d'investir “5 milliards d'euros supplémentaires” dans les énergies renouvelables et l'électricité décarbonée, toujours d’après son PDG. Un chiffre bien loin des 14 milliards promis aux actionnaires à l’issue d’une année 2022 record.

Les surprofits de l’entreprise française sont également dénoncés par les militants écologistes, qui estiment qu’une plus grande part des bénéfices de la société doit être consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique.

Un rapport de Greenpeace et du cabinet Factor-X, publié en novembre dernier, accusait TotalEnergies d'avoir émis l'équivalent de 1,64 milliard de tonnes de dioxyde de carbone en 2019. Pourtant, le groupe avait affirmé publiquement avoir émis 455 millions de tonnes.