La 110e édition du Tour de France s’élance samedi 1er juillet de Bilbao, en Espagne, pour s'achever trois semaines plus tard, le 23 juillet, à Paris. Le duel entre le double vainqueur du Tour, Tadej Pogacar, et Jonas Vingegaard, sacré l'an passé, cristallise l’attention.

Le parcours est particulièrement exigeant et sera le terrain de jeu idéal pour le duel annoncé entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar. La 110e édition du Tour de France s’élance de Bilbao, dans le Pays-Basque espagnol, samedi 1er juillet 2023.

Derrière les deux ovnis, plusieurs outsiders peuvent prétendre au podium de la Grande Boucle. Parmi eux, le français de la Groupama-FDJ David Gaudu, qui a terminé à la quatrième place du classement général l’an dernier.

Duel de titans

Sans grande surprise, et hormis blessure ou maladie, cette 110e édition de la Grande Boucle est promise au duel entre le danois Jonas Vingegaard et le slovène Tadej Pogacar, en guise de revanche pour le jeune coureur de la UAE Team Emirates.

Après avoir remporté le Tour de France à deux reprises en 2020 et 2021, justement devant Vingegaard, “Pogi” s’est heurté l’an passé à l’armada Jumbo-Visma et son leader. A 24 ans, il aura cette année l’occasion de ramener son troisième maillot jaune à Paris.

Cette année encore, le jeune cycliste de 24 ans a levé les bras partout où il est passé. D’abord sur le Tour d’Andalousie, avec trois victoires d’étape et le classement général. Idem ensuite sur Paris-Nice, en mars dernier. Il avait d’ailleurs battu Jonas Vingegaard.

Ensuite, sur la saison des classiques, “Pogi” est venu ajouter un nouveau monument à son palmarès avec le Tour des Flandres, avant de remporter la Flèche Wallonne et l’Amstel Gold Race. Le leader de la UAE est donc en forme et aura à coeur de prendre sa revanche.

Bis repetita pour Vingegaard ?

Face à lui, Jonas Vingegaard rêve de conserver son titre, héroïquement décroché l’an dernier sur la mythique étape du Granon. Il est le seul à avoir tenu tête à Tadej Pogacar, depuis son arrivée fracassante dans le peloton professionnel en 2019.

L’an passé, le Danois a surtout prouvé que le Slovène n’est pas imbattable. En revanche, il devra être dans la meilleure forme possible s’il souhaite réitérer l’exploit. Mais le début de saison du coureur de la Jumbo a été moins fracassant que son rival.

Les deux champions se sont affrontés une seule fois cette saison, lors du Paris-Nice, où Tadej Pogacar a écrasé la concurrence, et où le Danois a été à la peine. En revanche, sur le Tour du Pays Basque, sans grande concurrence, Vingegaard s’est imposé avec trois victoires d’étapes.

Dernièrement, sur le Critérium du Dauphiné, il a également montré qu’il était en forme avec deux victoires d’étapes et le maillot jaune final. Mais pour vaincre Pogacar, le coureur de 26 ans devra compter sur une équipe au moins aussi forte que l’an dernier.

Armada Jumbo

Autour de Jonas Vingegaard, l’équipe est sensiblement la même que l’an passé. A noter tout de même l’absence de Primoz Roglic, qui a remporté le Giro plus tôt dans la saison. En 2022, la Jumbo-Visma avait clairement dominé les débats et permis à son leader de l’emporter.

Un homme avait surtout fait la différence, l'infatigable Wout Van Aert. Le belge avait même distancé Tadej Pogacar sur les pentes d’Hautacam, lors de la dernière étape de montagne du Tour de France 2022. Il figure d’ailleurs parmi les 8 coureurs inscrits par l’équipe.

En revanche, il a déjà annoncé qu’il ne terminera pas cette 110e Grande Boucle. Sa femme, enceinte, devrait accoucher pendant la course. Le champion de Belgique sera donc absent en troisième semaine pour épauler son leader, une mauvaise nouvelle pour Vingegaard.

De son côté, Tadej Pogacar sera épaulé par une équipe taillée pour rivaliser avec Jumbo en montagne. Parmi les hommes forts de la UAE, Adam Yates, Rafal Majka et Marc Soler. Objectif, ne pas reproduire le schéma de l’étape du Granon, fatale au Slovène l’an passé.

Parcours exigeant

8 étapes de montagne, dont 4 arrivées au sommet, le parcours de cette 110e édition est très exigeant. L’unique contre la montre individuel de l’épreuve sera également en altitude. D’ailleurs, les cinq massifs de l’Hexagone seront visités par les coureurs.

Dans l’ordre, les Pyrénées, le Massif central, le Jura, les Alpes et les Vosges. Trois nouveautés seront découvertes par le peloton, la côte de Vivero, dans le Pays Basque, le col de la Croix Rosier, dans le Massif central, et le col du Feu, dans les Alpes.

Le Puy de Dôme fera son grand retour sur le parcours de la Grande Boucle après 35 ans d’absence. Il n’avait plus figuré sur la carte du Tour depuis 1988. Tandis que le col de la Loze en Savoie sera le toit du Tour de France 2023, avec un sommet à 2 304 m.

Et puis, au terme de trois semaines de courses, le Markstein dans le Haut-Rhin fera figure de juge de paix. A l'issue de cette 20e étape dans les Vosges, et à la veille des Champs-Elysées, le vainqueur de cette 110e Grande Boucle sera connu.

Qui sera 3e ?

Si les deux premières places semblent déjà acquises à Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, plusieurs outsiders peuvent rêver d’un podium sur les Champs-Elysées. Sur le papier, Egan Bernal, vainqueur du Tour en 2019, a le profil pour finir troisième.

Mais, plus d’un an après son grave accident, le colombien n’est pas remis à 100%. Victime de multiples fractures, d'une perforation du poumon et d'un traumatisme crânien, il n’avait plus pratiqué en course durant plus d’un an, avant de revenir sur le Critérium du Dauphiné.

Parmi les autres outsiders, Richard Carapaz, de la EF Education EasyPost, Mikel Landa, pour la Bahrain Victorious, Jai Hindley de la Bora Hansgrohe, Ben O’Connor, de l’AG2R Citroën, ou encore Enric Mas de l’équipe Movistar.

Tandis que le français David Gaudu aura aussi pour objectif de décrocher le podium cette année, après avoir terminé à la quatrième place l’an passé. Le Breton de 26 ans a réalisé de belles performances en début de saison, avec notamment la deuxième place sur Paris-Nice.

Le Tour des Français

En revanche, de retour de son stage d’altitude, David Gaudu semble avoir du mal à retrouver son pic de forme. Il n’était clairement pas au niveau lors du Critérium du Dauphiné, avec une anecdotique 30e place au général. Même constat lors des championnats de France.

A l’inverse, son coéquipier et ami de la Groupama-FDJ, Valentin Madouas, est dans la forme de sa vie. Sur un parcours taillé pour les grimpeurs, avec 4.000 de dénivelés positifs, le Breton s’est imposé après une démonstration lors des championnats de France.

Et puis, la FDJ sera clairement au centre de l’attention des supporters français, avec l’ultime baroud d’honneur de Thibaut Pinot sur le Tour de France. Après s’être blessé en 2019, il a marqué un retour fracassant cette année, avec une 5e place du classement général du Giro.

Seul vainqueur d’étape français l’an dernier sur le Tour, Christophe Laporte sera également à son aise surtout en début d’épreuve. Tandis que Julian Alaphilippe a annoncé vouloir prendre le maillot jaune dans le Pays-Basque, sur des étapes taillés pour puncher.