Crédit photo : NP/Newestpost/Laurent Coust/Zuma Press/MaxPPP - Image d'illustration d'agents du Raid, à Marseille, le 31 janvier 2022
Mohamed Bendriss tué par le Raid à Marseille : récit du drame
Les gardes à vue des trois policiers du Raid, à Marseille, ont été levées après 48 heures, jeudi, suite au décès dans la nuit du 1er au 2 juillet de Mohamed, âgé de 27 ans. Les 3 fonctionnaires ont été mis en examen, placés sous contrôle judiciaire et laissés libre, et une information judiciaire a été ouverte.
Selon un communiqué du parquet de Marseille, jeudi 10 août 2023, "les investigations et les auditions réalisées ont permis d’établir un certain nombre d’éléments quant au déroulé des faits ayant conduit au décès" de Mohamed, début juillet.
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, la colonne du RAID avait été informée qu’un magasin et sa réserve avaient été une nouvelle fois pillés. Les images des vidéos surveillance "démontrent qu’un homme prend la fuite poursuivi à scooter par Mohamed."
Selon le parquet, "il existe donc des éléments démontrant que ces deux individus participaient à une action d’appropriation frauduleuse dans un contexte de pillage généralisé des magasins du centre-ville", dans un contexte d'émeutes.
Le parquet marseillais précise que Mohamed tentait de "s’enfuir" à scooter, en "longeant la colonne du RAID à contre sens sur le trottoir". C’est dans ces circonstances qu’"il a été atteint par deux tirs de LBD, dont l’un au thorax qui se révélera mortel".
Puis, le jeune homme de 27 ans a été la cible d'un tir de munition type "bean bag", qui a impacté son scooter. Quelques minutes plus tard, il a été découvert par les forces de l'ordre en "arrêt cardio respiratoire", près de son deux roues.
Vers un homicide involontaire
Selon le parquet, à l’issue des interrogatoires de première comparution, les magistrats instructeurs cosaisis ont notifié aux trois policiers leur mise en examen du chef de "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Ils ont aussi été placés sous "contrôle judiciaire, assorti des mesures d’interdiction de rentrer en contact avec les parties civiles, et d’interdiction de participer à des opérations de maintien de l'ordre dans le cadre de leur activité professionnelle.
Enfin, des investigations complémentaires doivent encore être réalisées notamment quant à la régularité des conditions d’emploi des armes "moyen de force intermédiaire" utilisées à l’encontre de Mohamed et à la proportionnalité de cet engagement.
Au total, dans cette affaire, 20 policiers du Raid avaient été entendus en début de semaine, cinq ont été placés en garde à vue, dont deux ont rapidement été libérés, à priori sans poursuites. Désormais, l'information judiciaire cible trois policiers.